Perramond, un lieu familial qui s’ouvre au collectif

Au milieu des collines du Tarn, de beaucoup de grands champs et de quelques chênes, il y a Perramond. Quatre hectares de terrain et une immense bâtisse, soit une pléiade de petits endroits à imaginer et à faire vivre, en collectif.
Copin des bois

À l’origine, une histoire de famille

À Perramond, il y a quatre sœurs.

Même si elles n’y habitent pas toutes, elles y sont toutes « chez elles ». Dans les collines du Tarn, à 20 minutes de Castres où d’Albi, et 5 minutes de Lautrec ou de Réalmont – en voiture.

Les parents des sœurs rachètent cette ancienne ferme au début des années 2000. Le père y passe des mois à travailler à rendre cette grande bâtisse plus chaleureuse, avant que toute la famille ne l’y rejoigne. L’ainée a 18 ans. Six ans plus tard, le papa décède sur le lieu. La mère fuit, les filles partent.

C’est l’aînée qui reviendra en premier, contre toutes attentes. Les souvenirs de ses années d’études dans le Tarn sont loin d’être les plus beaux, mais l’envie de monter un habitat collectif est là, et Perramond aussi.

Perramond, les outils de l’atelier partagé.Aujourd’hui, la « famille » s’agrandit

Ce retour marque le début d’une nouvelle dynamique pour Perramond. La maison reprend vie, se transforme. L’atelier est réinvesti, la charpente écroulée refaite et une coloc naît dans la maison familiale. 160€ par mois et par chambre, quelque soit le nombre de colocataires. Une partie permet de payer un loyer à la mère – encore propriétaire aujourd’hui, mais à terme c’est une SCI qui se dessine – et le surplus est investi dans la maison. On y mange ensemble – chacun se faisant tour à tour cuistot pour les autres – on y bricole ensemble, on y papote ensemble. Et on fait plein d’autres choses, tout seul ou avec d’autres !

Depuis un an, l’ainée est devenue maman à son tour. Le petit noyau familial s’est installé dans une autre partie de la bâtisse, retapée par leurs soins, pour avoir un espace à soi. Encore plus chaleureux ! C’est elle qui m’introduira au Café Plùm, une SCIC qui m’a emmené à la découverte de l’économie sociale et solidaire.

Plus sur le Café Plùm →

Ainsi, le projet de Perramond commence à prendre forme : elles et ils y imaginent trois à quatre foyers indépendants, la colocation toujours, les ateliers et même un lieu culturel.

Quatre hectares pour un îlot de diversité dans le Tarn d’en bas

Tout autour d’ici, le paysage est marqué par ces grands champs labourés qui mettent la terre des collines à nu. C’est le pays de l’ail paraît-il… Au milieu de ce tableau bien ordonné, maîtrisé, rangé, Perramond dénote. Ses habitants cherchent un équilibre entre des espaces jardinés, voire cultivés, et d’autres laissés en libre évolution, et ça se voit ! Du potager à la jachère, du chêne majestueux au taillis de tout jeunes frênes, du bois au jardin, du pin au sommet à l’étang au fond, toute cette diversité donne une agréable impression d’exhaustivité. Un petit monde complet, où il fait bon traîner ses bottes.

Perramond, quatre hectares dans les olives du Tarn.

Faire son bois de chauffage à Perramond, bûcheron amateur.


Au coin du feu à la coloc de Perramond.