23h. La lune est pleine, je monte sans frontale. Je m’arrête sur une belle dalle plate, sans rosée et a priori avec une belle vue. En contrepartie, elle est exposée au vent… Qu’importe, je me glisse dans le sac de couchage.
04h15. Les premières lueurs du jour. Les dernières étoiles. La nuit se termine et ce n’est pas plus mal : quand même, ce n’est pas très confortable un rocher pour dormir. Et j’ai à la fois terriblement envie de faire pipi et aucune envie de sortir de la chaleur du duvet…
04h30. Un premier oiseau ose pousser un chant. Les tintements des cloches de quelques vaches. Il fait moins sombre, je commence à comprendre où j’ai passé la nuit.
05h. Le ciel continue de s’éclaircir. La montagne reprend ses couleurs. Je déouvre ma couche : lichen jaune sur le granite, alchémilles en fleur, genévrier, scabieuse, myrtiller, buplèvre, raiponce. Un moustique. J’ai faim. Lui aussi ?
06h. Enfin, le lever du soleil. Lumière directe sur les parois. Dans trente minutes je redescends au refuge pour débarasser les tables du petit-déjeuner des marcheurs les plus matinaux. Une nouvelle journée qui commence.